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Plus d'hypothèques grâce à la réforme de l'usure
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Ce taux plafond est relevé à 4% le 1er mars. Les acquéreurs entre 40 et 50 ans en bénéficieront.
Lentement, mais sûrement, le marché du crédit immobilier retrouve quelques couleurs. La réforme du taux d’usure - c’est-à-dire le seuil (qui comprend tous les frais et garanties) au-delà duquel les banques ne peuvent pas prêter - commence à produire ses effets. Pour redonner du souffle au marché, les pouvoirs publics ont en effet décidé de réviser ce seuil tous les mois, au lieu de tous les trimestres. Cette mesure prendra fin en juillet. Grâce à elle, ce 1er mars, le taux d’usure passe à 4 % pour les prêts sur 20 ans et plus (3,87 % pour les crédits entre 10 et 20 ans), contre 3,79 % en février. Alors que les taux des crédits immobiliers continuent à grimper, ce nouveau relèvement va ouvrir la porte de l’emprunt à davantage de candidats à la propriété. Avant la réforme, la remontée trop lente de l’usure dans un contexte de forte hausse des taux d’intérêt, bloquait des dossiers.
« Les tensions sont progressivement en train de disparaître. L'enjeu reste l'accès à la propriété », confirme Philippe Heim, le président du directoire de La Banque postale. Certaines banques commencent à ouvrir plus largement l'accès au crédit. Toutefois, toutes les catégories de Français ne sont pas logées à la même enseigne. « C'est une bonne nouvelle pour les personnes ayant entre 40 et 45 ans, voire jusqu'à 50 ans, dont les dossiers étaient souvent recalés en raison du coût de l'assurance-emprunteur, souligne Maël Bernier, porte-parole de Meilleurstaux.com. En revanche, pour les plus de 50 ans, la situation va dans l'ensemble rester bloquée. » Pour les plus de 45 ans, le taux d'assurance-emprunteur est compris entre 0,84 % et 1,03 % en moyenne, les risques liés à leur santé étant plus élevés. Quand on ajoute le taux du crédit immobilier (entre 2,8 % et 3 % sur 20 ans en moyenne, au plus haut depuis 2014), de nombreux emprunts sont recalés, car supérieurs au taux d'usure.
Hausse des taux de crédit
Pour les plus de 45 ans. le taux d'assurance-emprunteur est compris entre 0,84 % et 1,03 % en moyenne, les risques liés à leur santé étant plus élevés Quand on ajoute le taux du crédit immobilier (entre 2,8 % et 3 % sur 20 ans en moyenne, au plus haut depuis 2014), de nombreux emprunts sont recalés, car supérieurs au taux d'usure.
D'une façon générale, la période bénie (entre 2017 et 2021) d'accès au crédit immobilier peu cher pour tous est révolue. Les taux de ces prêts vont continuer à grimper. L'emprunt d'État français à 10 ans (l'OAT) qui leur sert de référence est en train de s'envoler: il s'échangeait mardi à 3,12 %, ce qui ne s'était plus vu depuis 2012. « Les taux des crédits immobiliers vont augmenter de 20 points de base (passant par exemple de 2,8 % à 3 % NDLR) en moyenne par mois d'ici l'été », prévoit Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi. Certes, l'ajustement est plus violent dans d'autres pays européens, où les ménages empruntent à taux variable. Néanmoins en France, « le renchérissement du coût du crédit pénalise les ménages les plus modestes et les primo-accédants, car les prix de la pierre restent élevés », souligne Pierre-Étienne Beuvelet, directeur d'In&Fi Crédits. Nombre d'entre eux n'ont plus les moyens de devenir propriétaires de leur logement.
En outre, les conditions d'emprunt se durcissent. « Les banques demandent à minima 10 % d'apport personnel et préfèrent les 20 % », relève Olivier Lendrevie. Fait nouveau, la majorité des établissements exigent en plus que l'emprunteur dispose de l'équivalent d'un an de mensualités sous forme d'épargne de précaution, liquide. « Ces réserves servent de protection aux banques», conclut Olivier Lendrevie.
Source : immobilier.lefigaro.fr