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Crédit immobilier : faut-il profiter du retour en force des prêts à 30 ans ?

Les crédits de très longues durées sont de retour sur le marché. Une véritable aubaine pour débloquer les dossiers des jeunes acheteurs, comme le montrent nos simulations.

 

Ils ont le vent en poupe. Les prêts immobiliers sur 30 ans font leur retour. “Avec la disparition des APL accession et la chute du nombre de bénéficiaires du prêt à taux zéro, les banques ont multiplié ce genre d’offres pour financer les achats des primo-accédants” explique Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi. Pour les jeunes acheteurs, l’avantage de ce genre d’offre est évident : permettre de baisser le remboursement mensuel et ainsi rentrer dans les clous des règles d’endettement, fixée à 33% des revenus. De quoi ravir les actifs modestes, qui gagnent entre 1.500 et 2.000 euros. En témoignent nos simulations réalisées avec les courtiers Cafpi et Empruntis.

 

Pour mesurer l’intérêt des crédits sur 30 ans, nous avons établis trois profils d’emprunteurs : un célibataire gagnant 1.500 euros nets par mois, et voulant acheter un studio de 115.000 euros à Montpellier, un couple cumulant 3.000 euros de revenus et qui vise un trois pièces de 250.000 euros à Nantes, et enfin un jeune couple bénéficiant de 4.000 euros nets (2.000 euros chacun) et souhaitant acquérir un bien de 300.000 euros dans la petite couronne parisienne. Tous trois disposent d’un apport personnel couvrant les frais bancaires et notariés. Pour chacun d’eux nous avons vérifié si leur dossier est recevable pour des prêts courant sur 20, 25 et 30 ans (assurance de prêt immobilier non comprise).

 

Le couple francilien a tout intérêt à souscrire à un prêt de très longue durée car il lui est tout simplement impossible d’emprunter sur 20 ans, son taux d’endettement étant supérieur à 33%. De même, le dossier du foyer passe tout juste s’il décide d’étaler ses mensualités sur 25 ans. C’est finalement le prêt à 30 ans qui lui offrira le plus de marges de manoeuvre. Ses mensualités s’en retrouvent amoindries, et cette dernière solution lui permettra d’avoir un choix élargi entre plusieurs offres de crédits. Bien entendu, étaler son crédit sur le temps implique une contrepartie : devoir rembourser des intérêts bien plus élevés. D’environ 67.000 euros sur 20 ans, il culmine à 143.000 euros sur 30 ans.

 

Le constat est quasi-similaire pour un célibataire vivant à Montpellier. S’il souhaite acquérir un grand studio de 40 mètres carrés, il ne pourra pas se tourner vers les prêts sur 20 ans, car son taux d’endettement dépasse les 33%. Sur 25 ans et 30 ans cependant, il trouvera de nombreuses propositions de crédits avec des mensualités nettement inférieures à 500 euros. Comme pour le couple francilien, le coût du crédit sur 30 ans alourdit de près de moitié la facture totale (50.000 euros à payer en plus des 115.000 euros du bien).

 

Si le coût du crédit des prêts sur 30 ans vous effraie gardez en tête que s’engager dans un crédit immobilier n’implique évidemment pas d’aller jusqu’à échéance du prêt. “Un primo-accédant conserve son bien entre 5 et 7 ans” selon Philippe Taboret. Une durée qui permet de ne subir que très partiellement le coût du crédit. L’idée est d’ensuite vendre son bien en réalisant une plus-value pour ensuite acquérir un bien de qualité supérieur avec un meilleur taux… et ainsi de suite.

 

Source : Capital.fr

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